Selon l’article 212 du Code Civil, « Les époux se doivent mutuellement fidélité, secours et assistance » et, selon l’article 215, « Les époux s’obligent mutuellement à une communauté de vie ».
C’est dire que la fidélité et la notion de vie commune sont, en dehors même des influences religieuses, historiquement inscrites dans les valeurs républicaines et traduites dans la Loi.
Au début de son histoire d’amour, le couple idéalise sa relation. Il pense fortement que l’infidélité ne pourra pas l’atteindre. La force de la passion est présente. Grande est l’idée que leur union est différente et résistera au temps. La fidélité va de soi…
La question de l’adultère ne se posera donc qu’au bout de quelques mois, voire de quelques années, lorsque la passion décline et que, de ce fait, le risque d’infidélité augmente.
La routine s’installe, le quotidien prend de plus en plus de place, l’arrivée des enfants apporte ses contraintes, l’insatisfaction sexuelle et la perte de séduction entament le plaisir au sein du couple. Le sentiment amoureux évolue. L’infidélité peut devenir un moyen de trouver ailleurs ce qui manque au sein du couple…
Par ailleurs, la révolution apportée par la contraception dans les années soixante bouleverse le statut de la femme, favorise sa liberté sexuelle et son désir d’avoir un enfant à un moment choisi.
On constate que l’infidélité est en hausse constante et qu’au moins environ un tiers des hommes et un quart des femmes ont des relations extra conjugales. Ainsi, s’inscrit-elle dans l’histoire du couple actuel et aucun d’entre eux, aujourd’hui, ne peut complètement en exclure l’idée dans l’évolution de sa relation.
Il ne faut pas oublier que l’infidélité est l’une des premières causes de rupture ou de divorce. Elle représente souvent une véritable souffrance, laissant des traces indélébiles et le couple peut en être marqué très durablement, même si la crise arrive parfois à être surmontée. Il est, en effet, difficile de reconstruire le lien d’un couple brisé par ce véritable traumatisme et de rétablir la confiance de celui qui s’en ressent la victime.
Une thérapie individuelle et/ou une thérapie de couple peuvent aider à comprendre profondément ce qui a conduit à cette situation et, ainsi, à rétablir le lien blessé et la communication. Cela peut prendre néanmoins beaucoup de temps.
Pour les personnes qui continuent d’avoir des sentiments l’une pour l’autre, il est important de comprendre les causes de cette infidélité (manque d’attention ou de tendresse, baisse de la libido, conflits et difficultés relationnelles…), de mettre des mots sur l’histoire du couple et le malaise qui s’est installé au fil du temps, afin d’y remédier et de tenter de trouver des solutions qui permettront d’éviter qu’il ne se reproduise.
L’origine de l’infidélité était autrefois différente pour l’homme et pour la femme, plus « sentimentale » et plus réfléchie pour elle, plus « accidentelle » et « performante » pour lui. Ces différences tendent à s’estomper de nos jours.
L’infidélité est souvent le reflet d’un besoin de consolider une identité, féminine ou masculine.
Cependant, toute personne trompée se sent souvent dévalorisée, trahie et humiliée et considère que l’avenir avec son partenaire est difficile, voire impossible à envisager.
Pour garder une note optimiste, on peut dire que l’infidélité ne marque pas forcément l’échec du couple et que, parfois, il peut aider à le « renforcer », le rendant même « précieux » aux yeux de l’infidèle. Mais, pour dépasser cette crise, il est essentiel qu’il s’engage dans un travail psychologique sur les causes et le processus qui ont conduit à ce « passage à l’acte ». Si le couple ne peut y parvenir en s’appuyant sur ses propres forces et sa propre motivation, le pire serait de se résigner. Il peut être encore temps de faire appel à un tiers, un Thérapeute de couple, qui permettra au dialogue de se restaurer et au lien de se reconstruire.